Ismaïl Dogan
Graphiste, caricaturiste et animateur artistique à l’asbl Coin d’art.
Je suis arrivé en Belgique en 1976 à l’âge de 13 ans, avec mon père et mes frères pour fuir la Turquie. Nous étions réfugiés politiques. Mon père avait été torturé pendant deux ans dans les prisons turques avant d’être condamné à la pendaison. Ma mère était morte. Je ne parlais pas le français, nous étions très pauvres. J’étais en manque de tout et surtout de repères.
Puis, peu à peu, je m’en suis sorti. En 1993, j’ai été touché par l’assassinat d’un journaliste turc, j’ai exprimé ma tristesse avec un dessin satirique. Cette caricature a été primée. Pour la première fois depuis le début de l’exil, je ne sentais plus ce vide en moi. J’ai en n eu l’impression de prendre ma vie en main.
Depuis ce moment, je n’ai plus cessé de gratter le papier avec mes caricatures. C’est ma manière de rester vivant. La plus grande pauvreté n’est pas celle des poches vides mais celle de l’ignorance.
Atelier caricatures avec les enfants
Au delà de sa participation à notre exposition collective, Ismaël Dogan a également participé au film « Le Voyage d’Emir » en co-animant l’atelier créatif sur la ville d’Istanbul.
Maïa Chauvier de l'asbl Usine à Vapeur
Maïa a étudié la philosophie à Paris, puis l’Art dramatique au Conservatoire Royal de Bruxelles.
« L’espace devient visible, il permet d’occuper une place, sa place. L’espace est rempli, traversé, sculpté, écrasé, pris, il devient plein. Il permet le déplacement, l’orientation, les niveaux (haut, bas), le graphisme, la sensibilisation à l’espace imaginaire.
Le temps se ponctue à la manière de phrases dansées, avec un début, une fin, des virgules, des accents, des points, il est structuré.
Le rythme est accentué par les temps qui donnent sa mesure, à deux temps ou à trois temps par exemple. Ce rythme peut être donné par la musique, par la respiration, en frappant du pied ou en tapant dans ses mains.
Il permet la synchronisation des mouvements, « d’être en mesure ». L’énergie est la manière d’aborder l’espace, elle peut être tendue, relachée, emprunte d’élan ou freinée. Elle est liée à la qualité du mouvement : lourd, léger, caressant, tranchant. » L’expression corporelle permet de canaliser cette énergie, de la contrôler dans une situation dansée. L’intention dans le regard, dans le geste est un effort particulier qui conditionne une traversée (déplacement dans l’espace). Le corps étant l’instrument principal de l’expression corporelle, c’est lui qui donne vie au mouvement, de par sa exibilité :
· la conscience du corps propre avec sa forme, sa structure, son volume, son poids, ses appuis, son équilibre.
· la conscience des articulations et de ses possibilités motrices: flexion, extension, rotation.
· la conscience des muscles, de leur tonicité, de leur rôle (force et souplesse) et de leur sens (contraction, relâchement). »
Valérie CROS, Faculté de médecine de Tours, Art-Thérapie 2004
https://lusineavapeur.wordpress.com
Elsa Freiring
J’utilise la photographie comme outil pour m’immiscer au sein de groupes de personnes qui me sont, à priori, étrangers.
J’aime travailler sur le long terme a n de pouvoir extraire une photographie de « l’évènement ». Cette immersion crée un lien de con ance qui libère la parole et me permet de capter des instants de la vie quotidienne, où petites et grandes histoires s’entremêlent.
Je pratique également la reliure. La fabrication artisanale de l’objet-livre a une place importante dans mon travail.
Shirine Abel
Shirine a étudié la photographie à l’école Supérieure des Arts de l’Image le 75. Sa démarche photographique reste ancrée dans le documentaire.
Une tentative entre politique et poétique.
Sébastien Laurent
« Ma démarche cherche à confronter des symboles, des icônes ou des images antagonistes fortement connotées socio culturellement et de les mêler, jusqu’à ce qu’elles fusionnent et forment une nouvelle entité syncrétique, un nouveau symbole autonome afin de susciter une réflexion.
Ces unions qui font cohabiter le trivial avec le politique ou le religieux, le sérieux à l’ironie, ou encore les beaux-arts et l’art populaire, s’inscrivent dans la tradition d’un Breughel ou d’un Delvoye. Elles cherchent à mettre en question les valeurs et contradictions de notre société contemporaine d’une façon décomplexée et parfois grivoise, elles abordent nos tabous et nos interdits a n de contredire et de perturber notre perception. »
« De son œil, incisif, politique, à l’affût du bât qui blesse, le plasticien Sébastien Laurent regarde le monde, ceux qui nous gouvernent, les médias qui nous envahissent, et constate souvent le pire.
Ses œuvres plastiques jouent des codes en rassemblant des objets ludiques et commerciaux. Forcément, elles les détournent, à l’image de notre monde à l’envers.
A première vue, certaines de ses œuvres graphiques peuvent paraître amusantes ou même innocentes mais, à mieux y regarder, l’on rit jaune, rouge ou noir. Les lignes souples et sûres de son dessin aux allures faussement enfantines ou stéréotypées traquent l’infâme et le met à nu. Son art est fait de subtiles suggestions, de malsaines associations et d’espiègles provocations. Sa critique à la fois acerbe et maîtrisée ouvre une brèche dans les remparts de notre société si terriblement plastique et formatée. »
Anne Delvingt
Docteur en Histoire de l’Art PhD in Art History
Julie Duquesne
Julie a étudié à l’ERG en techniques d’Animation (CFA).
Etre au bord du gouffre et sentir que la chute est inévitable. Ce passage qui amène à la transformation s’articule en trois temps. Dans la tourmente du mouvement répétitif presque insoutenable apparaît un arrêt sur image, la peur au ventre, la respiration coupée.
Prise de conscience de notre nature éphémère. Une respiration latente, comme si elle voulait reprendre ses droits m’emporte dans un mouvement d’évanescence. La chute me libère et me permet de reprendre forme. Renaître de ses cendres. Inspirée par le processus naturel et de développement intérieur de l’humain, mon travail parle du cycle et des différentes étapes de la vie. J’explore les techniques comme le dessin, la peinture, la gravure, la vidéo, la céramique.
Je cherche à exprimer une autre dimension de ces états émotionnels a n de les traverser avec conscience comme des rituels de passage. « Comme un bras de désespoir.
Parfois dans les vagues rageuses. Une épave se lève »
René Maublanc (1891-1960)
Ania Lemin
Ania a étudié la communication visuelle et l’illustration à l’Académie des Beaux-arts de Bruxelles et la sculpture, gravure et infographie à l’académie de Boitsfort et Etterbeek. Artiste pluridisciplinaire (peinture,dessin,installations, chant, musique, photo, vidéo).
Sachiyo Honda
Sachiyo est maître en peinture traditionnelle japonaise de l’université d’Art Musashino à Tokyo.
Elle a étudié l’illustration et la gravure à La Cambre en tant qu’élève libre. Elle s’est formée à l’Art thérapie à la Haute Ecole Libre de Bruxelles – Ilya Prigogine.
Sachiyo Honda a travaillé à l’association Mindianao aux Philippines avec le maître japonais Yu Matsui, éditeur de la section livres illustrés de la société Benesse au Japon.
Elle a animé des ateliers avec des enfants issus de familles pauvres. Elle a créé un livre qui retrace l’histoire de chaque enfant.